El Torcal

Tandis que je marchais sur la route balisée du Torcal d’Antequera, celle qu’on ne peut en principe pas quitter, j’ai pris une bifurcation camouflée par des touffes vertes et me suis ainsi mis à l’écart des trop nombreux touristes et du bruit qu’ils véhiculent.

Je n’entends plus que la pureté de la nature. Le vent, les branchages qui craquent, une mouche qui passe, un battement d’ailes, un petit corps qui se déplace, les oiseaux qui communiquent de temps à autre au loin, et derrière tout ça le silence.

Je ne suis pas sur terre, en fait, je suis sur une autre planète. Le décor en atteste. Certes, quelques arbres sauvages ont poussé çà et là, mais le reste n’est qu’une robuste grisaille au corps étrange, aux figures insolites, sculptée par le plus grand artiste qui soit : le temps. Son matériel, il l’a fait macérer dans l’eau durant des millions d’années, puis il l’a élevé un kilomètre plus haut, en prenant soin, avec son scalpel précis, de le signer de traits horizontaux. On pourrait croire que, bloc après bloc, il a construit ces temples, ces pyramides, ces formes qui toujours rappellent une silhouette ou un visage. Les pierres semblent tenir en équilibre les unes sur les autres, comme par magie, défiant parfois les lois de l’attraction terrestre.

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