Arrestation d’un voleur

Je travaillais près des anciennes Galeries ansoises. Je ne sais pas si j’étudiais ou si j’accomplissais une tâche manuelle ; j’étais peut-être en train de regarder un film, en fait. Il était déjà treize heures trente-cinq ; il devenait donc temps de me sustenter. Puisque ma mère et ma grand-mère étaient en vadrouille, je décidai, plutôt que d’aller manger chez cette dernière comme tous les jours, de faire plus simple : direction la maison familiale.

Il faisait très calme dans le quartier. Je me trouvais à quelques mètres de ma destination quand j’entendis un bruit qui me rappela celui de la porte arrière. J’entrai dans la maison avec un mauvais pressentiment.

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La terreur du meurtrier

J’avais mis en œuvre mon plan d’abattre un politicien quelconque, mais je n’avais hélas pas pris suffisamment de précautions, et, quelques heures après mon forfait, le pays entier était sur le point de découvrir l’identité du fugitif que j’étais devenu. Je me trouvais dans une foule, et je me savais perdu, et je regrettais mon geste, surtout quand je pensais à ma compagne. J’avais l’impression qu’avec mon incarcération à venir je l’abandonnais, et je l’imaginais pleurer toutes les larmes de son corps lorsqu’elle apprendrait mon crime et mon emprisonnement. Je ne serais pas présent pour la consoler. Pire : j’étais la source de son malheur futur. En ce moment elle était peut-être déjà en train de découvrir mon visage sur son écran de télévision. J’étais honteux. Je regrettais. J’avais perdu tout espoir.

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Mourir en rêve

Dans une nuit à cheval entre un samedi et un dimanche, je ressentis une drôle de sensation — une sensation que j’avais déjà connue quelques semaines plus tôt, me sembla-t-il sur le moment, sans certitude toutefois, car les rêves n’ont pas leur pareil pour donner le contour de réalités à des chimères.

La sensation se situait au niveau de ma mâchoire. Ma mandibule s’était décalée du côté droit et me donnait l’impression d’être bloquée dans cette position. Je ressentis des élancements, peut-être même des tremblements. Ça n’avait rien d’agréable ; aussi fut-ce en fermant les yeux dans mon rêve — yeux pourtant bien clos dans la réalité — que soudain la sensation disparut. J’accueillis cette disparition comme une libération.

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Le secret du retour à la vie

L’univers du rêve était sombre, rouge et symbolique. Une sorte de mur lisse et impénétrable, invisible des mortels (aveugles au point de ne pouvoir suspecter qu’il y avait quelque chose derrière lui), séparait le monde des vivants de celui des morts. C’était une frontière imperméable, à laquelle l’œil s’était tellement habitué qu’il la considérait comme partie intégrante du paysage, qu’il ne la voyait plus comme une limitation mais comme une caractéristique propre à son monde. Le mur ressemblait à l’univers du rêve : sans angles, courbe, non limitant, infini, doux comme un cœur ou comme un muscle.

Est-ce que je suspectais quelque chose ? Ou fut-ce le hasard qui me conduisit là ? Dans un lieu sombre et reculé, je découvris une porte. Une fois franchie, elle disparut dans les ténèbres, ce qui m’obligea à visiter l’étrange endroit que je venais de gagner.

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