Les événements surviennent, les hommes qui les ont vécus en parlent, ceux qui leur succèdent en prolongent le souvenir, mais des témoignages entiers ou des détails s’oublient et les historiens et les conteurs comblent les lacunes du récit : l’histoire devient légende.
Ma relation du grand tremblement de terre d’Almería de 1522 s’appuie sur plusieurs documents d’époque, comme la note inscrite par le notaire almérien Alonso de Palenzuela dans son protocole, la lettre du diplomate Pierre Martyr d’Anghiera à l’archevêque de Cosenza Giovanni Ruffo de Theodoli, la lettre du diplomate Martin de Salinas au chanoine trésorier de la cathédrale de Salamanque, le mémoire rédigé dans les villes de Válor et Ugíjar deux semaines après le séisme, le récit épistolaire publié à Cologne en 1523, les anecdotes révélées par l’ambassadeur vénitien Andrea Navagero dans son Viaggio fatto in Spagna ed in Francia, la note informative laissée par le capitaine Alonso de Astorga en 1530, la chronique de l’historien Pedro de Mexía dans son Historia del emperador Carlos V, des ordonnances royales, des rapports militaires, des comptes-rendus de l’Église locale, etc.
Pour donner vie au récit et le cheviller au contexte d’époque, j’ai également puisé une multitude d’informations dans des sources directes antérieures au tremblement de terre, dans des monographies historiques, dans la correspondance de Charles Quint et d’Adrien VI, dans les protocoles du notaire Palenzuela, dans de vieux plans d’Almería, etc.
Tout au long de mon travail de rédaction, j’ai veillé à ne pas m’écarter des éléments historiques incontestés et à rester fidèle à la réalité connue, mais — qui sait ? — les historiens exhumeront peut-être au cours des prochaines décennies de nouveaux documents qui compléteront mieux que moi les lacunes qui subsistent dans le déroulement des événements spectaculaires que je vous invite à découvrir dans ce livre.