Un petit déjeuner parfait à Antequera

À ma gauche, la collégiale royale de Santa María Mayor et ses pierres ocre, autour de laquelle s’égaient de petits oiseaux chanteurs. Derrière elle, la Peña de los Enamorados — le visage du défunt Tello. Entre les deux, une église ou un monastère aux teintes orangées. Puis, devant moi, une brutale élévation de la croûte terrestre, lézardée de coups de fouet, où le sang vert de l’herbe et de la mousse se répand sur la craie des rocs.

Aux confins de ce premier pli, des moutons en transhumance broutent paisiblement, faisant tinter leurs grelots sous la surveillance d’un chien. Enfin, en toile de fond, surplombant la couronne vert foncé de la ville, une chaîne rocailleuse aux excroissances grises et abruptes s’élève devant les rayures bleu et blanc des cieux. Ce mur protecteur montre ses crocs acérés à ceux qui voudraient menacer le calme d’Antequera ; il leur dit : « ce moment, Olivier Defourny ne le vivra qu’accompagné du chant des oiseaux, des aboiements des chiens et des bêlements des moutons, bref de la nature, parce que c’est ainsi que se déroule un petit déjeuner parfait. »

Laisser un commentaire