Olvera

Le paysage est pittoresque. Parfois, il gondole à la façon de vagues ; à d’autres endroits, il s’élève, abrupt, créant pics, pointes et montagnes. Les courbes délavées de l’horizon s’atténuent à mesure qu’elles s’éloignent.

Tout a été conquis, tout. Chaque montagne, chaque petit mont, chaque courbe a été coloré par la main verte de l’homme. Là le sable est blanchâtre, là jaune, là il tend vers l’orange, là la terre brunit d’attente, et par-dessus ces amas de couleurs se dressent des milliers de points verts, infinis à l’horizon, de plus en plus distincts à mesure qu’ils se rapprochent. En rangs, dignes petits soldats de la production d’olives qu’ils sont, ils dessinent de formidables trames que serait incapable de reproduire le plus perfectionniste des peintres paysagistes.

Dans le creux de la vallée s’élève majestueusement un gros et solide roc, haut de plus de six cents mètres, par-dessus lequel trône un massif et néanmoins modeste château, celui d’Olvera, qui domine le ciel. À ses côtés, quelque peu en contrebas, l’église Nuestra Señora de la Encarnación rivalise presque en taille grâce à ses deux clochers. Les deux bâtiments, château et église, constituent l’épicentre de la ville, sans pour autant être encerclés par celle-ci, non. Les petites maisons blanches aux toits gris et beiges dégringolent la pente comme les gouttes serrées et désordonnées d’un torrent ; elles descendent abruptement le flanc de montagne à la façon d’un cours d’eau en recherche d’avenir ; elles poussent toujours plus loin dans la direction indiquée par leurs devancières. Les deux ruelles principales, qui se rejoignent, font office de lit et, de plus en plus bas, de plus en plus loin, leur prolongement s’élargit, comme s’il avait trouvé le confort nécessaire à l’épanouissement. Les flots blancs ont tout emporté ou presque sur leur passage ; du terrain d’origine, seules subsistent une butte d’observation et une autre transformée en parc naturel au cœur de la nitescence.

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