Arcos de la Frontera

De loin, Arcos de la Frontera, perchée sur les flancs d’une abrupte érection rocheuse, ne payait pas de mine, notamment à cause des façades noires et délabrées de ses vieilles maisons autrefois blanches ; c’étaient essentiellement ses antiques bâtiments chargés d’histoire qui lui donnaient du cachet.

Je descendis de l’autocar et, armé de mes seules jambes, montai, montai et montai encore jusqu’à la basilique mineure Sainte-Marie de l’Assomption, dont le magnifique portail gothique invitait à la méditation. Un parador me permit d’embrasser les environs, très verts, où s’épanouissaient le lac d’Arcos et le Guadalete. Depuis le début de mon périple andalou, je n’avais toujours pas vu les paysages secs, gris et bruns typiques du cœur de l’Andalousie, si dépaysants, et ce n’était pas ici que ça allait changer.

Arcos de la Frontera était un village escarpé. De ma vie, jamais je n’avais visité une cité avec autant de rues en pente extrême. Les hommes avaient construit jusqu’où ils le pouvaient, jusqu’à ce que les abîmes les empêchent de trouver un sol auquel ils pussent se fier. Pas une seule artère n’était plate ; toutes montaient et descendaient, tant et si bien que, pour avancer de cent mètres à vol d’oiseau, il m’arrivait d’en descendre soixante-dix et d’en monter autant.

Mes mollets voyageurs furent soumis à rude épreuve durant mes trois jours sur place, notamment lorsqu’il fut question de retourner au village après avoir flâné le long du Guadalete et de ses rives tranquilles : pas moins de deux cents mètres de dénivelé séparaient le pied de falaise du haut d’Arcos de la Frontera, mais la sympathique promenade en contrebas méritait assurément l’effort et le détour.

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